Avance au large

Nouvel an

J’aime les « Nouvel An », qu’ils soient anniversaire, scolaire, liturgique ou 1er de l’An !

Ils invitent tout à la fois au classement et rangement -mettre un peu d’ordre dans le passé-, aux rêves et aux voyages -se tourner vers l’avenir- enfin et surtout à l’Espérance -vivre le présent dans la confiance- !

Avance au large!

A chaque Nouvel An, il me semble entendre : « Avance au large ». Et nul doute que j’aurai encore une fois le mal de mer, car je n’ai pas le pied marin. Le vent des armes « Kiev, Bethléem, Khartoum », les vagues des larmes « migrants et innocents », la tempête des vices, me donnent déjà la nausée. Nul doute que j’aurai peur, encore une fois, de partir à l’aventure, car j’aime la sécurité.

Jette le filet

Et, Toi, Tu dors dans la barque comme l’enfant dort dans la crèche. Seuls les cœurs de pauvres entendent le chœur des anges inviter à jeter le filet. Tu dors dans la barque comme tu t’endors sur la Croix. Seuls les cœurs des sages voient se lever l’étoile et savent qu’au bout de la nuit, la pêche sera abondante.

Alors, même si j’ai peiné hier sans rien prendre, « comme si l’espérance n’était pas entourée de ténèbres »1, sur ton ordre, Seigneur, je monte dans la barque de la vie « comme si le but du voyage n’était pas le voyage lui-même : une vie d’autant plus vivante, ici et bonne maintenant, qu’elle a osé s’ancrer dans un tel pari »1 , je reprends les rames, ou mieux, hisse la voile.

Que tous les jours de 2024 soient un Nouvel An !

1 L’inconsolation, Claude Plettner, ed. Bayard.